Communiquer

Communiquer…

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Sommaire de « communiquer »:

  • L’importance des mots,
  • critique de la critique
  • une autre manière de s’exprimer…
  • franchise et ironie

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L’importance des mots

Les deux titres qui vont suivre représentent les commentaires d’un mot bien connu  « critique » et d’un néologisme proposé « attentionner » (à ne pas confondre avec l’adjectif « attentionné »).

Il ne faudrait pas croire que ces deux textes procèdent d’un goût pour des élucubrations intellectuelles plus ou moins stériles… Je les écris au contraire pour permettre aux lecteurs de deviner l’esprit dans lequel je me placerai lorsque je commenterai le comportement des chrétiens (qui est aussi, je crois, celui que les chrétiens devraient respecter…)

Critique de la critique

L’un des plus grands maux de toute société, et plus particulièrement de la société contemporaine (et encore plus particulièrement de la société française), c’est que nous nous critiquons tous mutuellement. Certes, les critiques sont nécessaires, mais à condition que ceux qui les formulent se remettent en cause eux-mêmes… Ce qui, malheureusement, n’est à peu près jamais le cas.

La critique brute [sans remise en cause personnelle de celui qui la formule] est à la fois stupide et néfaste. D’abord, elle revient à se placer au-dessus de son interlocuteur (ce qui n’est pas particulièrement habile…) ; ensuite, au lieu d’entraîner une réaction intelligente de la part du récepteur, elle a en général pour effet de le conforter dans son erreur ! (Certains diraient que critiquer les autres revient à « se tirer une balle dans le pied »). Malgré la stupidité d’une telle attitude, reconnaissons que c’est bien celle qui se pratique partout à très grande échelle… (Les gens un peu plus fins croient habile d’éviter un langage trop explicite et procèdent par insinuation. Mais le résultat est à peu près. le même…).

Au lieu de critiquer les autres à propos de leurs positions imparfaites, il vaut mieux faire des propositions plus intelligentes que celle qui courent  les rues… mais c’est plus difficile, et ce n’est pas à la portée de tout le monde.

(Nos braves politiciens auraient intérêt à méditer cette leçon de morale élémentaire…). Mais malheureusement (de ce point de vue, représentant bien l’ensemble de la société) il semble qu’il n’y aient pas beaucoup réfléchi…).

Mais alors comment faut-il se comporter ? En adoptant une attitude intelligence et efficace, pour laquelle, à ma connaissance, la langue française ne dispose pas de mots satisfaisants. Ce qui m’amène à proposer la création de deux termes  nouveaux…

Une autre manière de s’exprimer…

Lorsqu’on n’est pas satisfait de la position des autres, au lieu de les critiquer, il faut mieux attirer leur attention pour les amener à réfléchir eux-mêmes sur certains aspects auxquels ils n’ont peut-être pas pensé. (Quand tout le monde se comportera comme ça, le monde se préparera à devenir merveilleux !). Comme, apparemment, aucun mot français ne désigne cette attitude hautement souhaitable, je crois utile de proposer la création d’un mot nouveau : « attentionner » et d’un dérivé naturel : « attentionnement ».

Je propose de donner deux définitions légèrement différentes selon le contexte culturel dans lequel chacun se situe.

Dans le contexte de l’incroyance, la définition d’ attentionner serait celle-ci : « attirer [si possible gentiment…] l’attention [de quelqu’un ou d’un groupe] pour l‘amener à éviter de persévérer dans une erreur ou une faute qu’il semble commettre »;

Dans un contexte de foi chrétienne, la nouvelle définition serait : » « attirer [si possible gentiment…] l’attention [de quelqu’un ou d’un groupe] pour l‘amener à éviter de persévérer dans une erreur ou une faute qu’il semble commettre. Et l’inciter à réagir en fonction l’enseignement de l’Évangile, qui nous enseigne que nous sommes tous égaux, pécheurs, et aimés de Dieu aussi bien dans nos erreurs que dans nos choix  les meilleurs ».

Avec ces néologismes, on pourrait dire « je vous attentionne que […] », ou (en général, de manière bien plus utile…) : « je nous attentionne que […] », en continuant, par exemple, par « qu’avec une telle décision, nous oublions de tenir compte les conséquences regrettables prévisibles pour les catégories sociales les plus défavorisées».

Remarque : ces mots ne sont probablement pas les meilleures que l’on puisse inventer… Aussi, j’invite les lecteurs à proposer s des néologismes plus élégants. D’avance je les remercie pour leurs propositions éventuelles.

J’ignore comment cette proposition sera accueillie, mais je suis convaincu que nous devons changer nos comportements, et que la création de mots nouveaux bien choisis constitue un moyen important pour y parvenir… (à condition bien sûr de ne pas oublier les définitions – ce qui suppose de les rappeler fréquemment…)

Une nuance importante : l’idéal proposé ici concerne une situation où l’on s’adresse à des interlocuteurs de bonne foi. Mais tel n’est pas toujours le cas ! Aussi y a-t-il lieu d’appliquer parfois une autre règle…

Franchise et ironie

Lorsqu’on s’adresse à des gens fermés, qui veulent à tout prix avoir raison, deux attitudes sont possibles : soit se taire, soit s’exprimer sans ménagement... Il faut alors faire le bon choix…

Si les erreurs supposées de l’interlocuteur ne concernent que lui, mieux vaut garder le silence ;

Si, au contraire, les erreurs supposées de l’interlocuteur ont une influence néfaste sur une part plus ou moins importante de l’opinion, il faut alors parler avec avec politesse, mais avec la plus grande franchise. (Ce sera le cas souvent avec les hommes politiques détenteurs d’un pouvoir d’influence immérité et anormal [notamment lorsqu’ils utilisent les média de manière malhonnête…).

Ce comportement vise à rétablir un équilibre qui a été violé. Et il revient à prendre la défense de ceux qui en sont les victimes (en l’occurrence le grand public que l’on trompe).

Agir avec discernement

Dans les différentes circonstances de la vie, il faut s’efforcer d’agir avec discernement. C’est difficile ! Il faut éviter de se laisser guider soit par l’agressivité, soit, à l’inverse, par la mollesse. Souvent guidée par un manque de courage, camouflé sous des prétextes fallacieux, selon lesquelles il ne faut pas créer la division… Non, effectivement, il ne faut pas diviser, mais il faut mettre en évidence les divisions pour les affronter dans un esprit de dialogue respectueux. (J’essayerai personnellement de faire preuve de discernement… sans être sûr d’y parvenir…).

Cependant, le discernement ne suffit pas… Dans les dialogues les plus difficiles, c’est toute l’attitude de celui qui parle qui entre en jeu : franchise, respect de l’autre, une sûreté de soi assortie avec une profonde modestie, etc. C’est ça une bonne diplomatie, fondée sur l’habileté, mais aussi le cœur – et une profonde vie intérieure. (C’était sans doute le secret de l’habileté de Mgr Roncalli – le futur pape Jean XXIII lorsqu’il était en poste à Istanbul puis à Paris.)